mardi 26 avril 2011

Louis Vuitton Cup : L'aventure s'arrete pour Areva

Il y a des défaites qui sont pleines d’enseignements : ce duel couru par seulement huit à dix nœuds de vent pour les trois quarts du parcours, devait sur le papier favoriser Team Shosholoza, l’un des plus rapides Class America de Valencia dans les petits airs. La phase de pré-départ est particulièrement agressive des deux côtés avec circling, dial-up, poursuites puis un bord au ralenti avant le coup de canon. Sébastien Col arrive à bloquer Paolo Cian au vent et l’oblige à virer de bord dans les vingt dernières secondes tandis qu’il plonge au milieu de la ligne de départ avec de la vitesse : FRA 93 a gagné le départ et une demi longueur d’avance ! Mais le redoutable voilier sud-africain est véloce et grappille mètre par mètre au fil d’un très long bord en tribord, dans un vent qui tourne légèrement à droite donc en favorisant le bateau au vent, RSA 83 ! Les Français tiennent le rythme malgré cela et virent dans le tableau arrière de Team Shosholoza pour enrouler la première marque avec seulement treize secondes d’écart.



AREVA Challenge qui avait semblé en début de Round Robin 1, pas totalement à l’aise dans le petit temps, prouvait là qu’il avait énormément progressé en trois semaines. L’équipe technique, les voiliers, les navigants et le design team ont effectué un travail d’optimisation très efficace, démontrant que le team français était aussi réactif et potentiellement apte à briller dans cette Louis Vuitton Cup.



Les Français terminent donc huitièmes. Les grands vainqueurs de la Louis Vuitton Cup sont les Néo-Zélandais qui ont littéralement écrasé les Américains lors de ce dernier flight, Emirates Team New Zealand ayant tout de suite marqué l’avantage et BMW Oracle Racing laissant filer son adversaire avec un désintérêt total pour le duel : 500 mètres les séparaient à l’arrivée ! A noter dans ces dernières rencontres, la victoire des Italiens de +39 Challenge sur les Allemands et celle de Mascalzone Latino-Capitalia Team face aux Suédois. Enfin, les Espagnols qui avaient déjà fêté hier soir leur qualification pour les demi-finales se sont faits battre par Luna Rossa Challenge.





  • Team Shosholoza bat AREVA Challenge (14’’)

  • +39 Challenge bat United Internet Team Germany (30’’)

  • Mascalzone Latino-Capitalia Team bat Victory Challenge (38’’)

  • Luna Rossa Challenge bat Desafío Español 2007 (1’54)

  • Emirates Team New Zealand bat BMW ORACLE Racing (1’34)



Comment analysez-vous le résultat de l’Equipe de France lors de cette Louis Vuitton Cup ?


S.K : « Je suis bien sûr déçu qu’elle finisse huitième au lieu de septième à l’issue d’un duel très serré et très spectaculaire aujourd’hui. C’est la réalité de cette compétition : nous avons été souvent très proches mais pas suffisamment. Il nous a parfois manqué quelques centimètres… Mais c’est cela le haut niveau et l’America’s Cup ! Maintenant, pourquoi nous n’étions pas encore tout à fait prêts ? Nous allons nous pencher sur cette problématique. Et nous allons travailler avec nos partenaires pour construire une campagne encore plus compétitive. »



Le projet AREVA Challenge va donc perdurer ?


S.K : « A ce jour, nous ne pouvons pas annoncer cela définitivement, mais ce qui est sûr, c’est que Areva a indiqué clairement qu’il voulait continuer avec nous. Mais d’abord, il faut analyser cette campagne pour préparer un projet qui soit plus compétitif en tirant les leçons de cette édition. Il y aura certainement du nouveau dans les semaines qui viennent… »



Comment voyez-vous les quatre équipes qui ont atteint les demi-finales de la Louis Vuitton Cup ?


Sébastien Col : « Je pense que ce sont incontestablement les quatre meilleurs teams. Dans ce sport, la hiérarchie est difficilement ébranlable et les fortes équipes réservent rarement des surprises. Il y a tout de même deux syndicats qui sont au-dessus du lot : Emirates Team New Zealand et BMW Oracle Racing. Les Italiens sont un peu en retrait tout comme les Espagnols qui n’ont rien à perdre, mais je ne crois pas trop à un retournement de situation. »



Est-ce que le Challenger final sera assez fort pour « titiller » Alinghi ?


S.C : « Je crois que seuls les Néo-Zélandais et les Américains seront assez forts pour inquiéter les Suisses. Mais ils vont perdre beaucoup d’énergie en se battant entre eux pour les demi-finales et la finale de la Louis Vuitton Cup : ils ne pourront pas dépenser du temps à optimiser encore leur bateau. Or la vitesse des Class America est un facteur capital. J’ai des doutes sur le fait que le Defender puisse être concurrencé pour l’America’s Cup. »



Quelle va être l’actualité de l’équipe AREVA Challenge les prochaines semaines ?


S.C : « Nous avons lancé quelques invitations aux autres syndicats pour naviguer dès le 14 mai prochain. Nous serions heureux d’aider une équipe demi-finaliste à s’entraîner encore avec nous. Nous allons continuer à modifier le bateau pour terminer la campagne et dans l’optique de continuer l’aventure de l’America’s Cup, quelque soit l’issue des duels finaux. Peu importe par qui elle est gagnée, peu importe le lieu de la prochaine édition. Nous nous projetons dans l’avenir avec l’envie de bien analyser cette première campagne afin de capitaliser les points forts et de profiter de l’expérience acquise. »





Crédits photos : Franck Socha - Areva Challenge


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